• "Voilà ce qu'on nomme la "violence légitime", celle qu'on met entre les mains de l'Etat par l'intermédiaire de ses milices. Qui doit décider de la légitimité de l'action violente ? Ceux qui dirigent ou ceux qui exigent ?" 
     
     
    Jadi


    Je suppose que ces manifestants menotés étaient si dangereux et agités qu'il était nécessaire de leur taper dessus de la sorte! Je pense que l'attitude de ces Cow-boys reflète d'un complexe d'infériorité, pour une fois qu'ils peuvent avoir le dessus, ils en profitent !
     

    votre commentaire

  • Les 15, 16 et 17Juin 2007 étaient organisés un festival de "cultures urbaines" dans la ville de Cergy (95). "100 contests" en est à sa 4e édition et cette année les organisateurs (la mairie avec des partenariats) avaient décidé  de proposer une programmation hip-hop très dense, avec beaucoup de rappeurs français (Youssoupha, Mafia  K'1 Fry, Sefyu, ...).  Ce festival était donc un événement organisé par les élus locaux à destination des jeunes, et notamment ceux  des quartiers populaires. L'objectif était de rassembler un maximum de jeunes étant donné que le concert était gratuit. La mairie comptait sur la présence de 40 000 personnes. A notre connaissance, ce festival est le seul évènement  à destination des jeunes des quartiers  populaires et il semble que cette année la "drague"  en direction des jeunes soit une 1ere rampe  de lancement avant les élections municipales de 2008. La mairie socialiste, comme nombre de villes  de banlieues  sait  que les  réserves de voix  sont chez les populations  des  quartiers, et surtout chez les jeunes.

    Il est évident que désormais  la tactique des mairies de "gauche"(socialiste, communiste, écologiste...)  sera de jouer la peur de Sarkozy et en s'appuyant sur des formes de clientélisme dont "100 contests" était un exemple criant.

    L'édition  2007  de  "100 contests" était organisée dans une partie de Cergy où réside essentiellement une population bourgeoise, dont les revenus contrastent avec ceux des jeunes visés par l'événement. Le festival était par ailleurs  encadré d'une très forte présence policière (bleus  et nombreux civils)qui etait présente dans le festival mais également dans les quartiers environnants, autour de la gare de Cergy-le-Haut.

    Un festival musclé !


    Le dernier jour du festival, au moment du concert  final réunissant des rappeurs hexagonnaux, un affrontement a lieu entre des jeunes de 2 quartiers (Vauréal et Cergy semble-t-il) pour une embrouille  de la veille  où des jeunes se seraient fait piquer leurs portables. La confrontation  est  rapide, entre 15 et 30 minutes. Débordée, la sécurité fait appel  aux CRS et aux policiers en civil pour faire évacuer le "100 contests" mettant fin ainsi au festival. A ce momen, deux à trois mille jeunes décident  de rester sur l'esplanade où se déroulait le concert pour  s'affronter  avec la policequi essayait de les évacuer.  Quelquesslogans  "nique la police" ou "nique sarko" ont été lancés. C'était 2heures après  le résutat des élections legislatives  qui annonçait la  reconduction  de  la majorité UMP à  l'assemblée.
    Personne  à Cergy ne se souciait de ces résultats et pendant queles  débats se poursuivaient dans les médias, des affrontements se déroulaient autour de la gare de Cergy-le-Haut.  La configuration du quartier avantageait les jeunes, les nombreuses petites rues permettant d'esquiver les forces de l'ordre.  La gare et quelques commerces aux alentours ont vu leurs vitres exploser et d'autres affrontements ont eu lieu dans d'autres quartiers de la ville, une voiture de police a été bloquée puis brûlée par les jeunes.


    La Solidarité s'organise

    Pendant tous ces affrontements, une  solidarité s'est fait jour entre  les jeunes. Pendant que les policiers  armés de flash-balls  et de lances-grenades bloquaient la gare, nous  avons sympathisés  avec d'autres jeunes lorsque nous sautions les grilles de la gare et éviter un possible contrôle. Systématiquement, des jeunes nous prévenaient  sur la position de la police, demandait si ça allait et bien que c'était la galère, les jeunes présents ne cherchaient pas à se battre entre eux.

    Ce qui s'est passé à Cergy n'est pas anodin,  et bien que les circonstances puissent paraître exceptionnelles, de nombreuses émeutes ont (eu)  lieu  partout en france  et les affrontements de 2005, ne sont qu'une explosion parmis d'autres. On sait qu'à Grigny, aux Mureaux, à Chambéry, dans le Nord et ailleurs, des affrontements ont lieu entre les jeunes et les forces de l'ordre. Les jeunes des quartiers ont donc bien compris que la police et l'Etat qu'elle représente sont aujourd'hui leurs ennemis.
    L'élection de Sarkozy renforce ce sentiment et la gestion clientéliste des quartiers n'illusionne pas la population sur les difficultés  qui les touchent.  Le véritable constat est que les émeutes urbaines dont les médias  refusent de parler montrent l'inefficacité de la politique sécuritaire que l'UMP  comme le  PS estiment nécessaire dans les quartiers. Il y a une nécessité de mesurer l'ampleur de ces révoltes pour être à même de les relayer et d'appuyer les revendications qui pourraient émerger, même si le premier travail à faire est de soutenir les jeunes qui sont inculpés pour avoir  participé (ou non) aux émeutes.


    Hichem et Mina (Nanterre)

    Article tiré de Red aout/sept  2007, journal de la JCR :
    http://www.jcr-
    red.1901.org/






    votre commentaire

  • Réseau de  résistance contre les violences policières et sécuritaires: http://resistons.lautre.net/

    Vidéo contre les violences policières Keny Arkana "Eh Flic !"

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique